Synopsis
Ayant obtenu l'autorisation de filmer les Usines Citroën à Rennes, Louis Malle décrit le fonctionnement de l'usine, nous propose quelques images du salon de l'automobile et montre les conditions de travail des O.S.
Source : © Fiches du Cinéma
Générique
Réalisateur (1)
Production et distribution (3)
- Production déléguée : NEF - Nouvelles Éditions de Films
- Exportation / Vente internationale : Gaumont
- Distribution France : NEF - Nouvelles Éditions de Films
Générique détaillé (5)
- Directeur de la photo : Étienne Becker
- Monteuse : Suzanne Baron
- Ingénieur du son : Jean-Claude Laureux
- Producteur : Vincent Malle
- Assistantse monteuses : Jocelyne Rivière, Reine Wekstein
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Documentaire
- Thèmes : Travail
- Langue de tournage : Français
- EOF : Non précisé
- Année de production : 1972
- Sortie en France : 03/04/1974
- Durée : 1 h 15 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Agrément : Inconnu
- Type de couleur(s) : Couleur
Actualités & distinctions
Actualités (1)
Sélections (1)
A propos
« Humain, trop humain est mon seul documentaire dans lequel il n'y a pas de commentaire. L'objet du film était simplement de passer une semaine dans cette usine de Citroën, ce qui avait été difficile en raison de la méfiance de la direction. »
— Louis Malle
Point de vue
Récemment restauré dans sa version 35 mm, et édité en format DVD, le film Humain trop humain de Louis Malle mérite d’être redécouvert tant sa sortie en 1974 fut discrète. Ce long métrage documentaire offre l’occasion de s’interroger sur le changement des regards portés par notre société sur le monde ouvrier. On admet couramment aujourd’hui, en effet, que le monde ouvrier est devenu invisible. À côté de sa diminution, réelle mais somme toute relative – les statistiques, têtues, rappellent le poids des ouvriers dans la population active – l’effacement de ce groupe social apparaît souvent comme la perte d’un rôle reconnu dans la scène sociale et politique. Le cinéma illustre dans une certaine mesure cet effacement. Certes, nombre de films sortis ces dernières années témoignent d’un intérêt vivant pour les mondes du travail, et celui des ouvriers en particulier. Toutefois l’audience qu’ils rencontrent, vivace parfois, reste somme toute mesurée.
Cette situation, au fond, est-elle si nouvelle ? Dans les années où les travailleurs étaient à l’honneur, où la classe ouvrière était comme d’évidence tenue pour un pôle structurant de la société, les cinéastes et les spectateurs s’intéressaient-ils à autre chose qu’aux luttes et aux conditions de vie ? Les films plaçant le travail au cœur de leur sujet étaient rares hier comme ils le restent aujourd’hui. C’est précisément le cas d’Humain, trop humain, tourné dans l’usine Citroën de Rennes par Louis Malle en 1972.
Cinéaste alors célèbre, libre de ses choix et de ses moyens, pratiquant un engagement original, celui-ci réalise là un documentaire exceptionnel à l’époque et sans équivalent aujourd’hui, sur les réalités concrètes du travail des OS de l’automobile. Rattaché à ce qu’on appelle alors le cinéma du réel, Humain trop humain suscite également un faisceau de questions sur les modalités de la représentation cinématographique. Enfin, l’évocation des réactions suscitées par ce film à sa sortie conduisent à nuancer l’opposition supposée, entre les années 1970 et aujourd’hui, des regards portés par la société sur les ouvriers.
Du système de fabrication au travail des personnes
Comme dans de nombreux films d’entreprise, Humain, trop humain commence par un panorama extérieur de l’usine avant de suivre le processus de fabrication. Le film entre par le hall de stockage des rouleaux de tôle, puis passe successivement aux presses d’emboutissage qui forment les pièces de la carrosserie, au ferrage au cours duquel ces éléments sont soudés, à la peinture, et aux opérations d’assemblage pour finir à la sortie de chaîne des véhicules. Là s’arrête l’analogie de cette première partie avec les films calquant leur regard sur la continuité du flux industriel. Dès le début, Louis Malle décale l’attention : posée sur un pont roulant qui manipule des bobines de tôle, la caméra montre une pontonnière, aux airs de Madone, sur un fond de chants grégoriens. Puis, dans la succession des phases de fabrication, la curiosité se déplace des procédés de fabrication vers certains hommes et femmes, qu’on retrouvera plus tard. Enfin, des touches discrètes montrent quelques grippages dans la fabrication, qui suggèrent que tout ne fonctionne pas aussi bien qu’on pourrait le croire.
Le film débouche, dans une seconde partie, sur le Salon de l’automobile, revers de la production de masse. La caméra suit des visiteurs issus des milieux les plus variés de la société française tandis que le micro capte les conversations omniprésentes : commentaires des visiteurs sur les nouveaux modèles, argumentaires de vendeurs, hésitations d’acheteurs virtuels, questions banales du président Pompidou en visite officielle. Tout cela s’entrecroise sur fond de brouhaha et de musiques d’ambiance. Le réalisateur croque ces visiteurs et vendeurs en instantanés incisifs qui, à force d’accumulation, constituent un monde ivre de consommateurs, s’étourdissant jusqu’à l’épuisement. Le ton amusé tranche avec la gravité silencieuse des gestes et des visages saisis dans l’usine.
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