Le film self-fiction explore le rapport documentaire/fiction à travers le journal filmé de son auteur.
Il s’appuie sur une expérience originale de l’auteure dans le désert du Thar (Rajasthan, Inde) et évoque la rencontre d’une chercheuse avec une communauté de musiciens que l’on appelle Manganiars (mendiants en Hindi) sur laquelle l’auteur a déjà réalisé un film documentaire « Princes et Vagabonds » qui présentait leur répertoire musical et leur sociabilités musicales. Ici, il est question de partager la subjectivité de l’auteur, ses affects, ses surprises, ses déboires en explorant la relation complexe, intime, joyeuse et conflictuelle entre une Occidentale et des musiciens dont les attentes ont été marquées par des séries de malentendus. Loin d’idéaliser une rencontre « exotique avec l’Autre », le film narre la série de méprises et de quiproquos, parfois hilarants ou exaspérants entre une communauté et la chercheuse filmante.
Elle interroge la relation exotisante avec l’Orient mais également les projections mercantiles d’artistes sur une femme mûre qu’ils entendent manipuler affectivement.