À Menton, Carole gâche sa jeunesse entre des parents aigris, un bureau désolant d’ennui et son petit ami Éric, dont le corps la répugne secrètement. Insensible au désir et au plaisir, elle éprouve pourtant une épiphanie érotique au passage d’un inconnu dans l’escalier de sa couturière, au point de chuter dans la cage d’ascenseur. Hospitalisée, puis au repos, elle ressent alors les premiers symptômes de la « honteuse maladie » et se donne à Éric avec une telle passion qu’il la repousse, choqué. « Tu es une névrosée, une hystérique. Tu es une nymphomane ! » Son odieux patron, Olivier, sera moins regardant, mais les collègues sont témoins de leurs ébats, et ses parents mettent immédiatement leur fille à la porte. C’est la fuite vers Paris, où Carole tombe sous la coupe de la sulfureuse Muriel, qui l’embauche comme vendeuse et la présente au séduisant Bruno. Tous trois s’ébattent pendant une longue nuit d’amour. Comprenant dès lors qu’elle n’est qu’une détraquée, Carole erre dans Paris, désespérée. Elle se confie à une gynécologue, qui ne la rassure pas vraiment, puis à un prêtre, seul à comprendre le mal insidieux, obsédant, de la jeune femme. Un mal qui la pousse à faire l’amour avec un inconnu sous un porche… puis à se livrer à deux forains au contact desquels elle perd littéralement la raison. Internée après une tentative de suicide, elle se réveille sous le regard bienveillant de Michel, un jeune et beau médecin (serait-ce lui, l’inconnu de l’escalier ?). Michel prend Carole sous son aile, l’installe chez lui, la pousse à se faire analyser. Dans un nouveau moment d’égarement, la jeune femme se donne à lui, mais il la rejette. C’est le déclic dont elle avait besoin pour entrevoir un début de guérison : Michel le comprend et enjoint la jeune femme, pourtant réticente, à se commettre dans une orgie organisée par Muriel et Bruno. En quelques instants, elle y exorcisera tous ses démons. Dehors, Michel l’attend. Et avec lui, l’amour.
Source : "Dictionnaire des Films Français Erotiques et Pornographiques" (Christophe Bier, ed. Serious Publishing)