Synopsis
Monsieur Hulot est dessinateur chez Altra, petite société parisienne de fabrication automobile. Il est chargé d'assurer le convoyage d'une Renault 4L aménagée en voiture de camping révolutionnaire de son invention, dotée de nombreux gadgets1, pour une présentation au salon d'Amsterdam. Maria, chargée des relations publiques d'Altra, très inquiète d'un retard initial, déchaîne par ses initiatives une série de contretemps et de catastrophes.
Source : Wikipedia
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (6)
Production et distribution (4)
- Productions déléguées : Les Films Corona , Les Films Gibé
- Production étrangère : Selenia Cinematografica
- Exportation / Vente internationale : Carlotta Films
- Distribution France : Les Films Corona
Générique détaillé (12)
- Adaptation : Jacques Lagrange
- Scénariste : Jacques Tati
- Directeurs de la photo : Marcel Weiss, Edouard Van Der Enden
- Assistants à la réalisation : Alain Fayner, Marie-France Siegler-Lathrop
- Monteurs : Maurice Laumain, Sophie Tatischeff
- Ingénieur du son : Alain Curvelier
- Costumes : Jacques Esterel
- Producteur : Jacques Dorfmann
- Assistants opérateurs : Christian Dupré, René Schneider
- Cadre : Paul Rodier
- Assistante monteuse : Patricia Neny
- Mixage : Jean Nény
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Comédie sociale
- Thèmes : Transports, Urbanisme, Pollution
- Langue de tournage : Français, Néerlandais, Anglais
- Origines : Italie, France
- EOF : Oui
- Nationalité : Minoritaire français (Italie, France)
- Année de production : 1971
- Sortie en France : 16/04/1971
- Durée : 1 h 36 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 36559
- Visa délivré le : 15/04/1971
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.37
- Format son : Mono
- Interdiction : Aucune
Box-office & sorties
Box Office
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Diffusion TV
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Sorties à l'international
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Actualités & distinctions
A propos
Ce film fut possible grâce à un soutien financier suite à l'échec de Playtime. C'est aussi l'unique film de Jacques Tati où le scénario initial dessine une intrigue avec un objectif précis à atteindre, du moins, en apparence.
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Point de vue
L'automobile et les automobilistes, thèmes mineurs dans Mon Oncle et Playtime, forment le sujet de Trafic. A son habitude, le cinéaste a recueilli dans son carnet de gags une moisson de détails qui sont les matériaux de construction de son long métrage : " le fait d'avoir un moteur devant le ventre est un prolongement de l'individu et change automatiquement sa personnalité". Cédant aux nombreuses critiques que lui ont valu Playtime le cinéaste rend à Hulot son statut de personnage principal et conçoit une intrigue tout à fait explicite : Hulot, graphiste dans une petite entreprise parisienne, est l'auteur d'un modèle original de camping-car, doté des aménagements les plus imaginatifs, dont le prototype doit être exposé à la foire automobile internationale d'Amsterdam. La majeure partie du film se déroule sur le trajet entre les deux capitales, où une série de mésaventures -panne d'essence, carambolage, démêlés avec les douaniers- retardent Hulot et son camping car. Accompagné de Maria, une attachée de presse maniérée, Hulot arrivera à Amsterdam au moment précis de la clôture de l'exposition, pour être sur-le-champ renvoyé par son employeur.
Le retour au récit linéaire, la caractérisation du personnage principal - Hulot, qui a retrouvé la parole, possède pour la première fois une profession bien définie-, l'utilisation moins systématique du cadre large et du plan fixe, tous ces éléments répondent à un schéma plus traditionnel que celui de Playtime. Le film n'en comporte pas moins quelques scènes célèbres :
Dans l'espace vide du hall d'exposition, le quadrillage de fils destinés à limiter l'emplacement de stands impose une démarche étrangement saccadée aux hommes d'affaires venus la visiter, fourmis sauteuses évoquant l'univers mécanique de l'immeuble de Playtime. L'une de ces silhouettes est interprétée par Tati lui-même qui, comme dans ses précédents films, n'a pas résisté au plaisir de se glisser dans la peau d'un personnage secondaire, fêtard éméché ou agent de police toréant enter deux files de voitures enragées.
Scène du carambolage où les voitures saisies par la grâce exécutent les figures d'un ballet : une automobile semble faire des pointes sur deux roues, une autre virevolte, une troisième dessine de longues arabesques avant de quitter la route et de s'enfoncer dans un sous-bois. D'autres véhicules se transforment en créatures animales, telle cette Volkswagen dont le capot calque comme la mâchoire d'un prédateur féroce poursuivant une roue sur le bas-côté.
Hulot en panne d'essence s'aventure dans un champ, un bidon à la main, suivant un autre automobiliste équipé d'un bidon identique. Perdus dans cette étendue inhabitée, soulevant à chaque pas de petits nuages de poussière, les deux hommes se lancent à intervalles réguliers des regards inquiets, l'inconnu pressant le pas chaque fois que la distance qui le sépare de Hulot diminue. Ces images de Hulot sautillant à travers champs à la recherche de quelques litres de carburant sont un commentaire désabusé mais sans amertume sur la nature profonde de l'être humain, sur la solitude fondamentale qui est son lot, et sur la vanité de sa quête
Dans la séquence finale, tournée en plan large, des piétons, émergeant d'une station de métro, ouvrent leurs parapluies et s'éloignent sous la pluie en se faufilant entre les voitures immobilisées par un embouteillage : les petites tâches noires sont autant de points d'exclamation qui célèbrent en bondissant gaiement la victoire de l'homme, bipède génial, sur les embarras du monde moderne. Hulot, à nouveau sans emploi, s'éloigne tête nue, son parapluie a été emporté par la foule de piétons. A son côté, marche Maria qui s'est, à son contact, peu à peu dépouillée de sa sophistication. Hulot s'en va mais, pour la première fois comme Chaplin dans les temps modernes, il n'est plus seul.
"Tati" de Marc Dondey, éditions Ramsay, 1989.
Source : cineclubdecaen.com