Synopsis
Un épisode de la vie trouble du pape Alexandre VI, de scandaleuse mémoire. César Borgia, fils de l'indigne pontife, entreprend de ruiner les grandes familles rivales de la sienne. Pour parvenir à ses fins, il marie successivement sa soeur à différents princes, tour à tour abattus par raison politique. Alexandre VI innocente son fils et domine la révolte.
Source : © Fiches du Cinéma
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (21)
Production et distribution (3)
- Production déléguée : Compagnie du Cinéma
- Exportation / Vente internationale : Tamasa Distribution
- Distribution France : Héraut Film
Générique détaillé (9)
- Scénaristes : Léopold Marchand, Henri Vendresse
- Directeurs de la photo : Roger Hubert, Boris Kaufman
- Auteurs de la musique : Léo Lelièvre, Henri Vendresse, Marcel Lattes
- Monteur : Roger Spiri-Mercanton
- Ingénieur du son : William Wilmarth
- Auteur de l'œuvre originale : Alfred Schirokauer
- Producteur : Henri E. Ullmann
- Directeur de production : Henri Vendresse
- Décors : Henri Menessier, René Renoux
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Drame
- Langue de tournage : Français
- Origine : France
- EOF : Non précisé
- Nationalité : 100% français (France)
- Année de production : 1935
- Sortie en France : 20/12/1935
- Durée : 1 h 35 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Noir & blanc
- Cadre : 1.37
- Format son : Mono
Actualités & distinctions
A propos
Avec Lucrèce Borgia, que Gance tourna en 1935 avec de bien faibles moyens pour un film historique, l’intérêt s’accroît quelque peu. Pourtant il ne s’en montra guère satisfait, contraint qu’il fut de s’appuyer sur un scénario d’Henri Vendresse et Léopold Marchand qui signa en outre les dialogues, et d’agrémenter son récit de scènes de nu qui firent scandale mais provoquèrent le succès du film. Dans un grand article que lui demanda "Cinémonde" il avouait :
"Un jour, peut-être très prochain, j’aurai l’impression d’attendre le verdict d’un jury. Je ne veux pas penser qu’il puisse me condamner car j’ai tant de circonstances atténuantes ! […] Pour tout cela, il me sera peut-être beaucoup pardonné."
Encore un aveu qui traduit bien son aversion pour un tel travail.
Source : 1895.revues.org
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Les nus, nombreux, sont répartis entre le monde de Lucrèce, un monde féminin à la fois solaire et liquide, et celui de César, un monde d’intérieur, masculin et carnassier. D’un côté, les corps sont isolés, contemplés à distance, magnifiés (Lucrèce au bain comme une sculpture de bassin qui s’anime sous le regard émerveillé de Sforza ; la danseuse lors de l’orgie chez Lucrèce, toute en reflets et miroitements – filmée à la manière de l’avant-garde française des années 20). De l’autre, les corps sont emmêlés, tordus, malaxés, confondus avec la nourriture (les orgies de César). Au début du film, une séquence étonnante fait le lien entre ces deux mondes. À la demande de Lucrèce, deux hommes à demi nus se battent : étreinte brutale entre deux corps massifs, contemplés à distance, du haut d’un balcon, par une jeune fille au regard avide. On pourrait voir dans ces scènes l’expression du mépris de Gance – mépris pour les Borgia (incarnation d’un pouvoir qui, dépourvu d’autorité spirituelle, n’est plus que violence), mépris pour le cinéma populaire qu’il est contraint de faire depuis 1931 et l’échec de La Fin du monde (le sexe et la violence, prix à payer pour le succès commercial). On aurait tort. Des grands cinéastes français d’avant 1960, Gance est celui qui a le moins négligé la sexualité (les orgies dans Napoléon et dans La Fin du monde ; l’importance des préférences sexuelles dans Cyrano et d’Artagnan, un film non explicitement érotique mais où il est longuement question de sodomie). Dans Lucrèce Borgia, le sexe n’est pas circonscrit aux scènes de nudité (l’homosexualité de Jean ; la relation ambiguë de César avec Lucrèce ; l’impuissance de Sforza ; l’amour, irrationnel et absolu, qu’éprouve une jeune femme pour César). Il est le prisme par lequel Gance observe les luttes de pouvoir et le drame de son héroïne. Lucrèce, qui combine la vertu de César (force de caractère) et celle de Jean (goût de la beauté), serait sans doute un bon chef politique si elle n’était une femme. Les amours et les épreuves qu’elle traverse lui permettent de surmonter sa cruauté, son inconstance puis sa rancœur, de sublimer sa libido, et de gagner la seule autorité publique qu’une femme peut exercer dans cet univers (voir la scène finale où, entourée d’une cour d’artistes jeunes et beaux, elle est devenue la reine de la République des Lettres). Dans Cyrano et d’Artagnan, Gance montrera une image plus heureuse de l’accomplissement de soi. Il situera les forces de la création « non plus du côté des pouvoirs, non plus du côté de la souffrance, mais du côté de la liberté et du plaisir ». Il insistera sur l’importance du plaisir des sens en amour, et en dévoilera l’étendue : « Il y a quelque chose du plaisir sexuel dans celui de la pensée, sans qu’il en soit le substitut ou la sublimation. Penser consiste à se mettre en position de recherche d’orgasmes propres à la pensée. Et il en va de même lorsque l’on parle ou se bat en duel. Sur tous ces points – sur toutes ces pointes – Cyrano et d’Artagnan établit des ponts, des passerelles, des relations dans tous les sens. » (Gérard Leblanc, « L’Utopie gancienne », 1895 n° 31, Abel Gance. Nouveaux Regards, octobre 2000).
© Emmanuel Levaufre
Source : "Dictionnaire des Films Français Pornographiques et Erotiques".
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« J’avais déjà tourné quelques films, mais c’est Lucrèce Borgia qui fit de moi une vedette "commerciale". (…) La nudité, pourtant fort chaste, de Lucrèce fit le succès du film dans le monde entier. Et aussi le scandale. Si le producteur avait eu le budget suffisant pour installer des bains profonds, comme le scénario le prévoyait, j’aurais été plongée dans l’eau jusqu’au cou ; ma pudeur eût été préservée… et vraisemblablement le film n’aurait pas provoqué l’indignation hypocrite de la presse et celle non moins hypocrite du public. On se ruait dans les salles pour démontrer en quelque sorte qu’une comédienne, issue de la Comédie-Française, n’hésitait pas à apparaître nue. L’immoralité de cette histoire, qui a facilité mon accession au vedettariat, a constitué une référence pour les starlettes à venir, et une veine à exploiter pour les producteurs. » (Edwige Feuillère, Les Feux de la mémoire, Albin Michel, 1977).