Il s'appelle Pierre Rivière. Il vit au XIXème siècle, dans un petit village de France, avec, dans la tête, des idées de grandeur. Devenu adulte, il reste à l'écart, fuyant la compagnie des filles, ce qui le fait considérer, par ceux qui l'entourent, comme un être bizarre et niais. Depuis longtemps, Pierre Rivière s'est silencieusement révolté contre la situation humiliante que subit son père, homme faible, dominé par sa femme et par sa fille, Victoire. Un jour que les deux femmes ont dépassé les limites permises, Pierre Rivière les tue toutes deux à coups de serpe. Avant de s'enfuir, il exécute également Jules, son frère cadet, afin que son père, qui eût pu conserver pour lui quelque estime de s'être sacrifié pour le délivrer, le haïsse complètement. Parti pour se rendre, Pierre Rivière sent sa volonté faiblir: son geste lui apparaît moins glorieux qu'il n'avait imaginé et la peur l'envahit. Tandis que s'organisent des battues pour le retrouver, Pierre Rivière vit dans la forêt, se nourrissant d'herbes, de racines. Puis les "expéditions de la mort", formées pour le reprendre, cessent par ordre supérieur. Après plusieurs semaines, il tente, mais en vain, de se faire reconnaître dans les hameaux voisins. Jusqu'au moment où, dans un bal, il clame son identité en même temps que sa haine d'une société à laquelle il ne veut pas appartenir. Dans sa prison, Pierre Rivière rédige une confession qui tente d'expliquer les vrais motifs de son geste. Puis, son procès commence; les témoignages diffèrent; les médecins s'opposent. Reconnu sain d'esprit, Pierre Rivière est condamné à la peine capitale. Mais le roi commue cette sentence en réclusion à perpétuité. Devant le refus de cette mort qu'il revendique, Pierre Rivière se pend dans sa cellule...
Source : © Fiches du Cinéma