Synopsis
Thérèse Marcoux a épousé Henri voici une vingtaine d'années et elle s'aperçoit que celui-ci lui est infidèle. Elle continuerait à fermer les yeux si sa fille Elisabeth ne s'éprenait pas d'un mauvais sujet, Laszlo Kovacs, instable et apatride, qu'Henri a accepté dans leur propriété provençale et si Laszlo ne poussait pas ce denier dans les bras d'une jeune et jolie voisine, Léda, en vantant sans arrêt l'affranchissement de toutes les conventions. Les Marcoux, outre Elisabeth, ont un fils, Richard, un inverti, passionnément attaché à sa mère et qui se croit artiste et musicien. Un dimanche matin, demandant à son mari d'intervenir dans la liaison de sa fille avec Lazslo, Thérèse provoque une scène effroyable au cours de laquelle Henri lui déclare qu'il en a assez d'elle, vieillie et enlaidie, et qu'il va vivre avec Léda. Il part en effet, s'affiche avec sa maîtresse à la sortie de la grand-messe à Aix, mais rentre déjeuner chez lui. Au début du repas, Julie, la petite bonne, arrive affolée en criant que Léda a été assassinée. Tous se perdent en conjectures et on va laisser accuser le fiancé de Julie, ce qui d'ailleurs serait commode pour les Marcoux. Mais Laszlo, qui a des soupçons et un commencement de preuve, force Richard à avouer qu'il a étranglé Léda par déséquilibre mental, autant pour venger sa mère que pour supprimer la beauté et le charme qu'il n'osait posséder.
Source : © Fiches du Cinéma
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (12)
Production et distribution (4)
- Production déléguée : Paris Film Production
- Production étrangère : Titanus Produzione
- Exportation / Vente internationale : STUDIOCANAL
- Distribution France : Compagnie Commerciale Française Cinématographique (CCFC)
Générique détaillé (16)
- Producteurs délégués : Robert Hakim, Raymond Hakim
- Adaptation : Paul Gégauff
- Scénaristes : Paul Gégauff, Claude Chabrol
- Directeur de la photo : Henri Decaë
- Auteur de la musique : Paul Misraki
- Assistants à la réalisation : Charles Bitsch, Philippe De Broca
- Monteur : Jacques Gaillard
- Ingénieur du son : Jean-Claude Marchetti
- Costumes : Jeannine Vergne
- Auteur de l'œuvre originale : Stanley Ellin
- Assistants opérateurs : Pierre Ginet, Jean-Paul Schwartz
- Cadre : Jean Rabier
- Directeur de production : Ralph Baum
- Scripte : Jacqueline Parey
- Décors : Jacques Saulnier, Bernard Evein
- Régisseur général : Jean Pieuchot
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Drame
- Thèmes : Meurtre
- Langue de tournage : Français
- Origines : France, Italie
- EOF : Non précisé
- Nationalité : Majoritaire français (France, Italie)
- Année de production : 1959
- Sortie en France : 04/12/1959
- Durée : 1 h 40 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 22137
- Visa délivré le : 15/10/1959
- Agrément : Inconnu
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.66
- Format son : Mono
Box-office & sorties
Diffusion TV
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Actualités & distinctions
Sélections (2)
Palmarès (1)
Mostra internationale de cinéma de Venise
Italie, 1959
Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine : Madeleine Robinson
A propos
« Sur un scénario très quelconque, et en dépit d'un dialogue souvent recherché dans la vulgarité, Chabrol fait un film formellement très brillant, maniant sa caméra avec une souplesse un peu affectée, et nuançant des couleurs admirables. L'interprétation de Madeleine Robinson arrive à faire passer un personnage à la fois pitoyable et odieux; les autres acteurs forment une équipe homogène et bien dirigée. Mais il semble que ce film ne soit qu'une coquille vide, le seul intérêt qu'on aurait pu porter au film, le suspense policier, ayant été évacué au profit de l'étude psychologique d'un milieu regardé d'un œil outrancier et partial, dans un monde qui ne débouche que sur de fausses valeurs. »
Source : Répertoire général des films 1960, édition Penser-Vrai
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Troisième film de Chabrol, formellement nettement plus ambitieux que les deux premiers comme l'indique déjà l'étrange et strident générique, détaillant, on ne le comprend que plus tard, l'intérieur artiste de Leda avant de faire défiler les noms sur une cible de couleur. Dans cette violente satire anti-bourgeoise, Chabrol se désintéresse en effet de l'intrigue policière pour affirmer un cinéma moderne, virtuose et dérangeant.
Chabrol et le flash-back
Le film est structuré autour de deux flashes-back, les premiers du réalisateur, qui deviendront la figure formelle la plus reconnaissable de son cinéma.
Le premier flash-back est le plus étonnant. Il débute après une violente dispute entre les deux époux. Thérèse est prostrée sur le lit. Off, Henri parle de Leda : "Ce matin, je suis allé la chercher pour que nous nous promenions dans la campagne" et toute cette première partie sera baignée d'un éclairage hollywoodien et des couleurs exubérantes de la nature. Le retour de la promenade se poursuit par le contrechamp de la scène du déjeuner entre Lazlo et Thérèse. Lorsque Henri entre dans le cadre, les voix se font caverneuses et un fondu enchaîné nous projette à la fin du déjeuner nous montrant cette fois le départ de Henri pour Aix avec Leda et non plus celui de Lazlo. Le couple rencontre Lazlo et son ami à Aix, ils reviennent ensemble faire la fête dans l'appartement de Leda avant la sortie du flash-back. Celui-ci mêle donc vision mentale, contrechamp d'une situation vue auparavant, accélération de celle-ci, rencontre avec des personnages vus dans une autre situation et retour sur Thérèse, prostrée sur son lit qui écoute la fin du récit de son mari.
Le second flash-back, décrivant la mort de Leda est, en apparence, plus classique. L'action décrite a pourtant lieu au moment du récit de premier flash-back et la sortie, avec la course de Richard et le cri du paon effrayé, est travaillée. Deux éléments servent en effet l'intrigue : la course est vue par l'ami de Lazlo qui en informe celui-ci qui pourra ainsi confondre Richard et le paon effrayé avait été vu au sein du premier flash-back.
Un film peu aimable
Violente satire anti-bourgeoise, A double tour présente quelques analogies avec le Boudu de Jean Renoir. Jean-Paul Belmondo imite Michel Simon à la fin du premier flash-back. Et surtout, Lazlo refuse tout savoir-vivre (il mange en faisant du bruit, défait gratuitement et méchamment les mailles du tricot d'Elisabeth, se saoule constamment, n'est qu'à moitié amoureux de la fille d'Henri). Henri n'est pas plus sympathique, toujours hésitant et cruel à l'occasion ("Ma pauvre Thérèse, tu ne peux plus rien, ton règne est fini. Tu ne me fais plus que pitié ma pauvre vieille"). Thérèse et ses enfants sont confinés dans leur petitesse bourgeoise et Leda est une figure trop abstraite pour être attachante. Plus dégénérés encore, madame Leboeuf, la vieille bourgeoise d'Aix et le jardinier qui lorgne sur Julie, la belle servante, interprétée avec sensualité par Bernadette Lafont.
La bande-son est aussi très dissonante, pas seulement par ses thèmes principaux, mais aussi parce qu'elle est brisée par la musique classique de Richard (Sérénade en si bémol majeur de Mozart puis Roméo et Juliette de Berlioz), le lyrisme facile "à l'américaine" du flash-back mental et le jazz endiablé chez Leda.
Le personnage de Belmondo inspirera Godard dans A bout de souffle qui donnera à Michel Poiccard en fuite la fausse identité de Laszlo Kovacs. Il développera aussi les monologues du personnage dans la voiture dans le genre de ceux qu'il énonce ici en arrivant à Aix.
© Jean-Luc Lacuve le 28/08/2010
Source : cineclubdecaen.com